Le 8 juin 1948, le prototype portant le numéro de châssis 356-001 est homologué. La première Porsche, un roadster équipé d’un moteur Volkswagen, est née. 'Parmi tous les modèles existants, je n’arrivais pas à trouver la voiture de mes rêves, alors j’ai décidé de la fabriquer moi-même', racontera plus tard Ferry Porsche...
Après la guerre, le travail reprend au bureau d'études Porsche en 1946 sous la responsabilité du designer Karl Rabe. La société initialement basée à Stuttgart est en temporairement domiciliée à Gmünd en Autriche, pour cause d'occupation américaine de son usine allemande. Inspiré par Cisitalia, l'idée de construire sa propre voiture de sport occupait toutes les pensées de Porsche, surtout que malgré la crise en Allemagne, Volkswagen reprenait sa production en série. C'est pendant l'année 1947 que la première Porsche fût imaginée, avec un premier prototype roulant achevé en juillet 1947. Le rêve devient réalité le 8 Juin 1948 avec l'homologation officielle.
Porsche vient de réaliser sa première voiture de sport...
Ferry Porsche s'était donné l'objectif de construire une voiture de sport de petit gabarit au rapport poids/puissance avantageux et pour un tarif accessible. Cette toute première Porsche disposait du 4 cylindres à plat VW légèrement modifié et disposé en position centrale arrière (les prémices du Boxster !) ainsi que d'une carrosserie entièrement en aluminium posée sur un châssis tubulaire. La Porsche 356 est présentée au salon de Genève 1949, un an après la présentation du prototype 356. Avec 500 commandes enregistrées dès le salon de Genève, les ateliers Porsche à Gmünd en Autriche se montrent rapidement trop petits. 46 voitures communément appelées '356 Gmünd' (23 coupés et 23 cabriolets) y seront produits entre 1948 et 1951. L'usine de Stuttgart étant toujours occupée par l'armée américaine, Porsche doit se résoudre à sous-traiter dans un premier temps la production au carrossier Reutter. Le cabriolet étant pour sa part confié à Heuer. La 356 a abandonné le châssis tubulaire du prototype pour une coque autoporteuse plus classique. Le moteur a été décalé vers l'arrière et présente désormais le célèbre porte-à-faux dont héritera la 911. La véritable production en série de la 356 démarre en 1950 à Zuffenhausen, un quartier de Stuttgart. Pour des raisons de coût et de facilité, l'acier remplace alors l'aluminium pour la carrosserie et la voiture prend 100 Kg d'embonpoint. C'est la principale différence entre les 356 'Gmünd' et les 356 'Stuttgart'. Avec 800 Kg de masse à vide, le coupé 1100 pèse déjà plus de 200 Kg supplémentaires que le premier prototype de Porsche tandis que son moteur a très peu évolué. Comme l'avait souhaité Ferdinand Porsche, la 356 emprunte toujours beaucoup d'éléments mécaniques à la Volkswagen Coccinelle, dont une direction qui manque de précision, un freinage à tambours commandé par câbles peu efficace, une boite de vitesses à 4 rapports non synchronisés et un petit moteur 1L1 très limité en puissance (40 ch à 4000 tr/mn) mais particulièrement sonore ! La conduite de la 356 séduit néanmoins les amateurs de pilotage et de sensations, sa bonne aérodynamique lui permettant d'atteindre 140 km/h en pointe. Sa tendance naturelle au survirage liée au surpoids sur le train arrière lui confère un tempérament bien trempé qui va assoir sa réputation de sportivité. Parallèlement, les succès en compétition de la Porsche 356 construisent la légende Porsche, aux 24H du Mans notamment en 1951 avec une victoire de classe. Cette même année, toute la production réintègre Zuffenhausen.
Conscient de la prise de poids de sa voiture, Porsche propose à partir d'avril 1951 une évolution de motorisations : Un 1300 cm3 puis une version 1300 S (adaptée au Super) vient coiffer la gamme avec une puissance de 60 ch à 5500 tr/mn. La 1300 inaugure également la nouvelle boîte de vitesses synchronisée maison et des freins à commande hydraulique. La Porsche 356 Roadster America marque l'année 1952 comme les premiers pas de Porsche sur le marché américain, très demandeur de voitures sportives. Le roadster est une quasi-voiture de course et ne pèse que 750 Kg. Il introduit également une nouvelle évolution de cylindrée à 1500 cm3 qui fait passer la puissance à 70 ch. Succédant à l'éphémère Roadster America, la Porsche 356 Speedster va s'installer rapidement comme un best-seller de la marque aux USA. En 1953 le coupé et le cabriolet adoptent le moteur 1500. Achevé en 1954, le Speedster est un nouveau dérivé du cabriolet 356. Il sera disponible avec les motorisations 1300 et 1500, en version normale ou 'supercarburant' (1300 S et 1500 S).
Porsche continue à développer sa voiture de sport et l'année 1960 constitue le début du 3ème épisode de la vie de la 356. Porsche a ouvert sa troisième usine et pour soutenir le succès de son modèle, le petit constructeur, fidèle à sa philosophie de progrès continue, apporte quelques nouveautés pour maintenir la 356 parmi les meilleures voitures de sport en ce début des années 60. La 356 B offre une meilleure visibilité et une plus grande luminosité avec une surface vitrée plus grande. A l'avant, les phares sont montés plus haut et les ailes deviennent plus proéminentes. Les nouveaux clignotants en forme d'ogive caractérisent les 356 B. Sous le parechoc on note deux entrées d'air inédites destinées à mieux refroidir les freins. Sur le coupé comme le cabriolet, le rétroviseur extérieur n'est plus fixé sur l'aile avant mais sur la porte. Enfin, la baguette chromée du capot est plus large dans sa partie basse. L'insonorisation est renforcée dans l'habitacle qui gagne de nouveaux sièges plus enveloppants et confortables. La banquette arrière se dote d'un dossier rabattable en deux parties.
Ultime évolution de la Porsche 356, le modèle C est présentée à Francfort en 1962, soit un an seulement avant l'année où la nouvelle Porsche 911 va faire son apparition. Les différentes versions du 1600 reçoivent quelques améliorations au niveau du refroidissement et des alliages pour optimiser leur fiabilité. La 356 C apparaît plus que jamais séduisante, malgré ses 15 ans de carrière bien remplie ! Esthétiquement elle adopte de nouvelles jantes mais conserve intégralement la ligne des 356 B. Le nouveau design des enjoliveurs découlait du fait que toutes les 356 étaient désormais équipées de série de freins à disques. Dans l'habitacle, pas de révolution non plus puisque la planche de bord est simplement un peu modifiée. Les sièges sont plus accueillants et la position de conduite progresse un peu.
Le 1600 SC (Super C) remplace le 1600 S 90. Avec 5 ch supplémentaires, un embrayage renforcé, un autobloquant en option et des amortisseurs Koni, la SC restera la dernière version sportive de la Porsche 356 jusqu'à l'arrêt du modèle en 1965.
Notre voiture est une Porsche 356 SC de décembre 1963, livrée neuve en France par sonauto dans ses coloris actuel elle connaitra une paisible vie de voiture de route avant d’être modifiée en voiture de rallye par l’actuel propriétaire. En 2011 notre SC est en effet confiée aux ateliers Morel pour connaitre une cure de vitamines et une transformation FIA en vue de participer à des rallyes et courses historiques. La coque est restaurée, le moteur et la boite préparés, des baquets, extincteurs et harnais installés pour l’obtention du Passeport Technique Historique ; FIA toujours valide
A son volant le propriétaire participe à de nombreux rallyes et courses dont le Tour Auto ou encore le Grand Prix de Pau Historique. Régulièrement entretenue notre SC offre un comportement très agréable et joueur. Accompagnée de ses pièces d’origine (sièges, parechocs…) elle peut tout à fait retrouver une allure un peu plus civile pour une utilisation en rallye de régularité ou promenade.